Comment faire pour dépasser son syndrome de l’imposteur ?

Mais qu’est-ce donc ce syndrome de l’imposteur dont on entend parler un peu partout ?

visuel imposteur

Contrairement à ce que pourrait laisser supposer son nom, ce n’est en aucun cas une maladie mais plutôt une posture de vie que l’on a choisie inconsciemment, parfois très jeune, sur la base de critères tout à fait subjectifs et parfois totalement fantasmés. Dans ma   pratique professionnelle de coach, je l’appelle aussi le syndrome du vilain petit canard ou de l’ autodidacte.  En effet, les personnes qui souffrent de ce syndrome ont le sentiment d’ être le vilain petit canard qui se serait déguisé en cygne et elles déploient une énergie conséquente afin que personne ne s’aperçoive jamais de cette imposture. Car l’idée même d’être démasqué crée un sentiment d’angoisse voir de panique. Le syndrome de l’ imposteur est une croyance limitante. Cela touche aussi bien la sphère privée que professionnelle. 70 % des personnes souffriraient à un moment ou à un autre de leur vie de ce syndrome, qui touchent les deux sexes mais qui est plus fréquemment rencontrés chez les femmes car celles-ci reçoivent moins de soutien.

Ce syndrome se met en place dans l’enfance. L’enfant intègre très tôt ce devoir de légitimité, généralement entre 0 et 6 ans. Puis à l adolescence, il va y avoir une phase de validation ou de renégociation de ces choix faits dans la petite enfance. Si l’estime qu’il a de lui est insuffisante, il aura plus tendance à développer ce syndrome de l’ imposteur. D’où l’importance d’apprendre très jeunes aux enfants à « muscler » leur estime de soi pour bâtir les bases d’une personnalité adulte sereine.

 Concrètement comme cela se traduit ?

C est une petite voix intérieure qui vous répète que vous n’êtes pas à la hauteur, que vous êtes nul, que vous n’ êtes pas légitime dans ce que vous faites (parce que vous n’avez pas le bon diplôme, ou pas de diplôme du tout, du coup vous ne valez rien ou pas assez). Et quand, bien sûr, vous réussirez des choses car oui, cela vous arrive, vous allez mettre cette réussite au crédit de n’ importe quel facteur autre que vous (la chance, on vous a beaucoup aidé, vous avez travaillé de manière acharnée, vous avez bénéficié d’un concours de circonstances favorables…) A aucun moment vous n’allez vous dire que c’ est grâce à vous, parce que vous le méritez, parce que vos compétences sont réelles.

Le top des choses à renégocier avec soi-même pour se sortir de ce syndrome :

  • Trouver ou retrouver la confiance en soi en s’ appuyant sur une estime de soi suffisante (stop à la dévalorisation systématique)
  • Être objectif et réaliste sur sa valeur. Il est parfois nécessaire de faire un vrai travail de déprogrammation du cerveau pour le réorienter vers une vision positive de vous-même. Si vos parents avaient de vous une vision médiocre et vous l’ont fait savoir régulièrement, si votre conjoint, votre supérieur hiérarchique vous dévalorisaient systématiquement à chaque initiative, etc., vous êtes conditionné pour avoir de vous cette vision négative. Il va falloir aller chercher systématiquement toutes vos réussites mêmes les plus minimes et vous les réapproprier.
  • Identifier ce qui vous rend unique. Quels sont vos points forts, si si cherchez, il y en a forcément… Quels sont vos talents, vos facilités ?
  • Pour les autodidactes, rappelez-vous qu’avoir un diplôme ne veut pas dire avoir des compétences. Celles-ci s’acquièrent par l expérience.
  • Listez vos dernières réussites ou celles qui vous tiennent le plus à cœur et passez-les au tamis d’une grille de lecture positive dans laquelle vous avez eu toute votre place, de manière active et légitime.
  • Soignez vos blessures d’enfant et prenez du recul en les acceptant. Et si vous êtes prêts, pardonnez…
  • Soyez bienveillants avec vous-même encourager vous. Faites chanter à votre petite voix intérieure une nouvelle chanson beaucoup plus positive. C’ est un formidable moteur !
  • Arrêtez de vouloir être parfait (rappel à celles et ceux qui l’auraient oublié, la perfection n’existe pas. Courir après est donc un combat épuisant et perdu d’avance !!) Acceptez plutôt vos limites. Vous n’êtes pas un super héros ou une super héroïne et c’ est très bien comme ça !
  • Arrêtez de vous comparer car la comparaison est un très bon moyen de se rendre malheureux et nourrit sournoisement le manque d’estime.
  • Aimez-vous car c’ est votre plus belle mission de vie. Vous allez vivre avec vous-même près de 90 ans. Alors, s’il vous plaît, faites-en sorte que ce soit dans l’harmonie et la sérénité. C’est tellement plus confortable. Et toute cette énergie que vous ne gaspillerez pas dans ce syndrome de l’imposteur, vous pourrez la mobiliser vers des projets qui vous tiennent à cœur, vers des personnes que vous aimez. La vie est belle. Je compte sur vous.

Esthelle ROMARY- 08/2019